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Justice pour les enfants d'Afrique

Nous, les membres de Laureates and Leaders for Children du monde entier, nous nous sommes unis pour exhorter les dirigeants mondiaux à rendre justice aux enfants d'Afrique. Bien que le monde soit plus riche que jamais, la liberté reste hors de portée pour des millions d'enfants africains. L'humanité est en train de perdre ses principes moraux.

 

En juin 2021, l'OIT et l'UNICEF ont annoncé une augmentation scandaleuse du nombre d'enfants travailleurs à travers le monde, la première depuis 20 ans. Et ce, au cours des quatre premières années du programme des Objectifs de développement durable (2016-2019) des Nations Unies. Avant même le début de la pandémie qui a vu la richesse mondiale augmenter de 10 000 milliards de dollars, le nombre d'enfants travailleurs dans le monde avait enregistré une hausse tragique pour atteindre 160 millions d'enfants, dont plus de la moitié (86 millions) vivent en Afrique subsaharienne. Cette situation est la conséquence d'une discrimination raciale systémique envers l'Afrique.

 

Elle peut être en partie imputable à l'exploitation historique et systémique de l'Afrique, mais les injustices et les discriminations perpétrées par notre génération brisent la vie et l'avenir de millions d'autres enfants. Avec l'apparition de la pandémie de Covid-19, ces inégalités ont pris de nouvelles formes et s'accentuent à un rythme rapide, notamment par la manifestation flagrante et honteuse que constitue l'apartheid vaccinal. Le poids de ces inégalités est malheureusement supporté de manière disproportionnée par les enfants les plus pauvres et les plus marginalisés. De plus, pour des groupes déjà vulnérables tels que les minorités ethniques et religieuses, les communautés rurales et agricoles, les filles et les enfants déplacés, des politiques et des programmes sous-financés, mal appliqués ou appliqués de manière sélective engendrent un risque bien plus élevé d'extrême pauvreté et de travail des enfants. Tout cela est exacerbé par la corruption et les conflits qui ont un effet dévastateur sur les droits des enfants.

 

Le fait que la couverture de protection sociale en Afrique soit la plus faible du monde aggrave encore les problèmes. Les domaines les moins couverts incluent l'accès à l'éducation, les prestations de maladie, les allocations familiales, la protection contre le chômage et les prestations de retraite.

 

Bien qu'ils comptent parmi les plus riches en ressources de la planète, les pays africains ne perçoivent pas les bénéfices qui leur sont dus en raison d'un système fiscal mondial discriminatoire. Face à la pandémie de COVID-19, un ennemi commun comme jamais le monde ne l'avait connu, l'humanité aurait pu s'unir dans sa réponse. Mais nous avons aidé de manière disproportionnée les entreprises et les populations des pays riches et laissé les plus vulnérables se débrouiller seuls. Nous savons que seulement 0,13 % des 12 000 milliards de dollars débloqués au titre de l'aide Covid dans le monde ont été alloués au financement multilatéral des pays à faible revenu. Le reste a essentiellement servi à renflouer les grandes entreprises. L'émission en urgence de droits de tirage spéciaux par le FMI s'est traduite par des dotations de 2 000 dollars par enfant européen et 60 dollars par enfant africain. L'asservissement continu et institutionnalisé de l'Afrique par la communauté internationale est révoltant, et doit cesser.

 

L'Afrique se dirige vers sa première récession économique depuis 25 ans en raison de la pandémie. Cette situation, conjuguée au manque d'accès aux vaccins, a pour effet que les adultes perdent leur emploi et que les familles sombrent dans une pauvreté encore plus extrême, obligeant les enfants à devenir des travailleurs exploités et réduits en esclavage. La souffrance incommensurable de nos

 

enfants va encore s'amplifier, et nous ne pouvons plus nous permettre de détourner le regard.

 

Mais la bonne nouvelle est qu'il existe une solution puissante et éprouvée : la protection sociale directe des enfants. Nous savons qu'elle fonctionne, comme en témoignent les expériences de Bolsa Familia au Brésil, de déjeuners scolaires en Inde et de transferts monétaires au Ghana et en Ouganda. Les systèmes de protection sociale universelle, tels que les programmes de retraite au Kenya et en Tanzanie, ainsi que les régimes de protection sociale permettent d'aider les familles à mieux résister. Les mesures de protection sociale d'urgence destinées à aider les familles les plus pauvres pendant la pandémie de Covid-19 ont fonctionné là où elles ont été mises en place. La protection sociale élimine l'extrême pauvreté et les inégalités qui forcent des millions d'enfants à travailler. Elle est appliquée depuis des décennies et constitue, dans les pays riches, le premier poste de dépenses publiques. Il suffirait d'une infime partie de ces dépenses, moins de 53 milliards de dollars, versée chaque année dans les pays pauvres, pour étendre la protection sociale à tous les enfants et à toutes les femmes enceintes des pays à faible revenu et ainsi, réduire considérablement l'extrême pauvreté. La mondialisation de la protection sociale est une idée mise sur la table depuis longtemps. Le temps est venu de la concrétiser.

 

Les enfants d'Afrique sont nos enfants. Nous avons l'obligation morale individuelle et collective de les protéger. Pour mettre fin au travail des enfants en Afrique, nous faisons appel au courage, à la compassion et à l'humanité de tous les dirigeants du monde afin de :

 

  1. Garantir des prestations directes à chaque enfant en Afrique en donnant la priorité aux budgets nationaux et aux programmes ciblés ; et, pour que la communauté internationale assume ses responsabilités en matière d'aide, un financement de l'Accélérateur mondial pour l'emploi et la protection sociale du Secrétaire général des Nations Unies centré sur les enfants.

  2. Assurer une représentation juste des pays africains dans les processus décisionnels mondiaux, mettre fin à la discrimination en matière de droits de tirage spéciaux et établir des règles fiscales et commerciales équitables avec les pays africains en tant que partenaires égaux.

  3. Annuler la totalité de la dette des pays africains à revenu faible ou moyen inférieur, exiger des dirigeants ou des entreprises corrompus qu'ils rendent des comptes, et éliminer l'apartheid vaccinal en levant temporairement les droits de propriété intellectuelle et en ouvrant l'accès aux matières premières afin de lutter contre les vulnérabilités induites par le Covid en Afrique et ailleurs dans le monde.

 

Nous appelons également les dirigeants africains à donner à la jeunesse les moyens de s'exprimer et de faire entendre sa voix. Les jeunes sont les instruments les plus puissants du changement et les architectes de l'avenir de l'Afrique. Avec une société civile forte et un gouvernement qui les soutient, les jeunes peuvent être les maîtres du destin de l'Afrique.

 

Si nous ne mettons pas fin au travail des enfants en Afrique, l'Agenda 2030 est voué à un échec imminent. Une fois de plus, nous ne tenons pas les promesses que nous avons faites à nos enfants. Tant que les enfants d'Afrique travaillent dans les champs, les mines, les magasins et les maisons, ils ne sont pas scolarisés. Ils se retrouvent contraints d'occuper des millions d'emplois d'adultes, prolongeant ainsi les cycles intergénérationnels de pauvreté et d'inégalité. L'Afrique est un miroir pour le monde. La pleine satisfaction des droits des filles d'Afrique subsaharienne aujourd'hui exploitées, maltraitées et à qui on refuse le droit de rêver, nous permettra de véritablement évaluer nos efforts en vue de concrétiser la promesse de ne laisser personne de côté. Ces filles sont nos enfants. Aussi longtemps que tous les enfants d'Afrique ne seront pas libres, aucun de nous ne pourra se sentir libre.

 

Nous, membres de Laureates and Leaders for Children, sommes aux côtés des enfants, des jeunes, des citoyens et des dirigeants africains pour défendre notre vision et notre responsabilité communes d'offrir à chaque enfant d'Afrique une enfance libre, sûre, saine et éduquée. Il est temps de rendre justice à tous les enfants d'Afrique. Il est temps de se tenir aux côtés de l'Afrique.

Signatories (by alpha order)

 

Nobel Laureates or Nobel Prize winning organisations

Mr. Houcine Abassi
2015 Nobel Peace Laureate

Dr. Peter Agre
2003 Nobel Laureate in Chemistry

Dr. Harvey Alter
2020 Nobel Laureate in Medicine

Prof. Hiroshi Amano
2014 Nobel Laureate in Physics

Amnesty International
1977 Nobel Peace Laureate

HE Óscar Arias Sánchez
1987 Nobel Peace Laureate
 
Dr. Barry Barish
2017 Nobel Laureate in Physics

Mr. Abdessattar Ben Moussa
2015 Nobel Peace Laureate

Dr. Elizabeth Blackburn
2009 Nobel Laureate in Medicine

Dr. Martin Chalfie
2008 Nobel Laureate in Chemistry
 
Mr. Michael Christ
International Physicians for the Prevention of Nuclear War
1985 Nobel Peace Laureate
 
Prof. Aaron Ciechanover
2004 Nobel Laureate in Chemistry
 
Mdm. Lisa Clark and Philip Jennings
International Peace Bureau
1910 Nobel Peace Laureate
 
Prof. Mario R. Capecchi
2007 Nobel Laureate in Medicine
 
His Holiness the Dalai Lama
1989 Nobel Peace Laureate

Dr. Johann Deisenhofer
1988 Nobel Laureate in Chemistry

Prof. Peter C. Doherty
1996 Nobel Laureate in Medicine
 
Mdm. Shirin Ebadi
2003 Nobel Peace Laureate
 
Dr. Mohamed ElBaradei
2005 Nobel Peace Laureate
 
Mdm. Beatrice Fihn
International Campaign to Abolish Nuclear Weapons
2017 Nobel Peace Laureate
 
Prof. Andrew Fire
2006 Nobel Laureate in Medicine

Prof. Joachim Frank
2017 Nobel Laureate in Chemistry

Prof. Jerome Friedman
1990 Nobel Laureate in Physics

Mdm. Leymah Gbowee
2011 Nobel Peace Laureate


Prof. Avrem Hershko
2004 Nobel Laureate in Chemistry

Prof. Roald Hoffmann
1981 Nobel Laureate in Chemistry
 
Prof. Gerard 't Hooft
1999 Nobel Laureate in Physics
 
Prof. Takaaki Kajita
2015 Nobel Laureate in Physics

Mdm. Tawakkol Karman
2011 Nobel Peace Laureate

Prof. Finn Kydland
2004 Nobel Laureate in Economics

Mdm. Mairead Maguire
1976 Nobel Peace Laureate
 
Mr. Mohamed Fadhel Mahfoudh 
2015 Nobel Peace Laureate 

Prof. Eric Maskin
2007 Nobel Laureate in Economics

Prof. Edvard Moser
2014 Nobel Laureate in Medicine
 
Prof. May-Britt Moser
2014 Nobel Laureate in Medicine
 
Dr. Denis Mukwege
2018 Nobel Peace Laureate
 
Prof. Yoshinori Ohsumi
2016 Nobel Laureate in Medicine
 
Prof. Giorgio Parisi
2021 Nobel Laureate in Physics

Prof. Edmund S. Phelps
2006 Nobel Laureate in Economics

Dr. William Phillips
1997 Nobel Laureate in Physics
 
Mr. Abdur Rahim Khan
Grameen Bank
2006 Nobel Peace Laureate

HE José Ramos Horta
President of Timor Leste (2007-2012)
1996 Nobel Peace Laureate
 
Sir Peter Ratcliffe
2019 Nobel Laureate in Medicine
 
Sir Richard J. Roberts 
1993 Nobel Laureate in Medicine
 
Mr. Kailash Satyarthi
2014 Nobel Peace Laureate

Prof. Jean-Pierre Sauvage
2016 Nobel Laureate in Chemistry

Prof. Susumu Tonegawa
1987 Nobel Laureate in Medicine
 

Leaders

 

HRH Prince Ali Bin Al Hussein
Hashemite Kingdom of Jordan

HRH Princess Rym Al Ali
Hashemite Kingdom of Jordan

Mdm. Farida Allaghi
former Libyan Ambassador to the EU

HE Salim AlMalik
Director-General, Islamic World Educational, Scientific and Cultural Organisation

Mr. Abdulaziz Altwaijri
former Director-General, Islamic World Educational, Scientific and Cultural Organisation

Mata Amritanandamayi 
Spiritual Leader
 
Secretary General Ban Ki-Moon
United Nations (2007-2016)
 
Mdm. Irina Bokova
Director-General, UNESCO (2009-2017)

Mdm. Sharan Burrow
General Secretary, ITUC
 
Mdm. Lorena Castillo Garcia
First Lady of Panama (2014-2019)


Mr. Hikmet Cetin
Minister of Foreign Affairs of Turkey (1991-1994)
Speaker of the Parliament (1997-1999)

Mr. Martin Chungong
Secretary-General, Inter-Parliamentary Union

Rt. Hon Helen Clark
Prime Minister of New Zealand (1999-2008)

HE Emil Constantinescu
President of Romania (1996-2000)

Mr. Richard Curtis
UN SDG Advocate

Mr. David Edwards
General Secretary, Education International

HE Chiril Gaburici
Prime Minister of Moldova (2015)

HE Ameenah Gurib-Fakim
President of Mauritius (2015-2018)

Mr. Mo Ibrahim
Founder, Mo Ibrahim Foundation

Mr. Ekmeleddin Ihsanoglu
Secretary-General OIC (2004-2014)

HE Dalia Itzik
Interim President of Israel (2007), Speaker of Knesset (2006-2009)

HE Mladen Ivanic
President of Bosnia and Herzegovina (2014-2018)

HE Ivo Josipovic
President of Croatia (2010-2015)

Mr. Mats Karlsson
Vice-President of the World Bank (1999-2002)

Mdm. Kerry Kennedy
President, RFK Human Rights

HE Jakaya Kikwete
President of Tanzania (2005-2015)

Mr. Peter Kodjie
General Secretary, All Africa Student Union

HE Jadranka Kosor
Prime Minister of Croatia (2009-2011)

HE Aleksandr Kwasniewski
President of Poland (1995-2005)

HE Zlatko Lagumdzija
Prime Minister of Bosnia and Herzegovina (2001-2002)

Deputy Prime Minister (2012-2015)

HE Stefan Löfven
Prime Minister of Sweden (2014-2021)

HE Moussa Mara
Prime Minister of Mali (2014-2015)

HE Rexhep Meidani
President of Albania (1997-2002)
 
Mr. Amre Moussa
Secretary-General, Arab League (2001-2011)

Mr. Rovshan Muradov
Secretary-General Nizami Ganjavi International Center

Mr. Narayan Murthy
Founder, Infosys

HE Joseph Muscat
Prime Minister of Malta (2013-2018)

Mr. Francis M. O’Donnell
Former UN Resident Coordinator, Ukraine

HE Djoomart Otorbayev
Prime Minister of Kyrgyzstan (2014-2015)

HE Rosen Plevneliev
President of Bulgaria (2012-2017)

Mdm. Hedva Ser
UNESCO Goodwill Ambassador

Mr. Ismail Serageldin
Vice-President, World Bank (1992-2000)
Co-Chair, Nizami Ganjavi International Center

Mr. Gurjit Singh
Former Ambassador to Germany, Indonesia, Ethiopia, ASEAN, and the African Union

HE Manmohan Singh
Prime Minister of India (2004-2014)

HE Petar Stoyanov
President of Bulgaria (1997-2002)

HE Eka Tkeshelashvili
Deputy Prime Minister of Georgia (2010-2012)

Mdm. Marianna Vardinoyannis
UNESCO Goodwill Ambassador

HE Vaira Vike-Freiberga
President of Latvia (1999-2007)
Co-Chair Nizami Ganjavi International Center

Mdm. Kateryna Yushchenko
First Lady of Ukraine (2005-2010)

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